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Emmanuelle Samson

Éducatrice Spécialisée, Coach Familial et mère de deux adolescents.

Quoi faire si mon enfant vit de la discrimination?

Aujourd’hui, 1er mars, journée zéro discrimination. J’ai eu envie d’aborder ce sujet parce qu’il me touche et que je suis très souvent témoin, dans mon milieu de travail, de la présence de la discrimination. 

Si votre enfant en est victime, faites-lui bien comprendre que ce n’est pas sa faute et qu’il n’est pas seul. Il est important qu’il puisse parler à une personne de confiance de ce qu’il vit. Des moyens existent pour l’aider à traverser cette épreuve. En voici quelques-uns.

excuse pour illustrer un article sur la discrimination sur coach familial mtl

Mais d’abord, qu’est-ce que la discrimination ?

La discrimination, c’est lorsque des individus traitent les autres avec mépris parce qu’ils sont différents. L’oppression désigne une forme de discrimination plus large ou généralisée. Elle est souvent utilisée pour enlever du pouvoir à un individu ou à un groupe de personnes.

Il est important de se rappeler que toutes les formes de discrimination sont injustes, causent du tort et doivent être dénoncées. La discrimination peut blesser profondément et pour une très longue période, voire de génération en génération.

En ce qui concerne les élèves, ils ont le droit de trouver à l’école un environnement sain où ils se sentent en sécurité. Si votre enfant est harcelé, intimidé ou ne se sent pas en sécurité, parlez-en à son enseignant, à son éducatrice du service de garde, à l’éducatrice spécialisée de l’école ou à la direction. Le personnel a la responsabilité d’essayer de faire de l’école un lieu sûr pour chacun des élèves. Toutes les écoles du Québec ont maintenant un protocole contre l’intimidation. Au besoin et pour dénoncer une situation grave, il y a aussi la police.

Expérience sociale de discrimination

Connaissez-vous l’expérience sociale qui a été réalisée au Québec sur la discrimination ? L’expérience a été faite auprès d’enfants du primaire par une enseignante en 2006 en collaboration avec les parents et l’école Saint-Pierre, à Saint-Valérien-de-Milton en Montérégie. Vous pouvez trouver le reportage de l’émission Enjeux sur YouTube.

L’expérience consistait à séparer en deux groupes les élèves de la classe. Un groupe d’enfants, avec les plus petits ceux mesurant moins de 1,34m, et l’autre avec les plus grands. L’enseignante expliquait que, selon une étude scientifique, les plus petits étaient considérés comme plus sages et plus intelligents. L’étude disait aussi que les grands étaient considérés comme indisciplinés, maladroits, paresseux et bruyants.

Le lendemain, l’enseignante explique aux enfants qu’il y a eu une erreur, que finalement c’était les grands qui étaient plus intelligents. Ce que l’expérience démontre, c’est que dans les deux cas les élèves se sont discriminés entre les deux groupes. Vous pouvez aussi visionner la Leçon de discrimination 10 ans plus tard à l’émission Enquête. C’est touchant d’entendre les témoignages des enfants devenus adultes.

Regardez aussi ce qui se passe à l’école de votre enfant ou dans votre communauté :

Il existe de nombreux groupes et organisations de soutien qui aident les gens dans cette situation. Des endroits où la personne pourra se confier, partager et se rassembler avec d’autres qui ont vécu des expériences similaires. Il existe également des groupes qui se réunissent en ligne via les médias sociaux. Vous pouvez même créer votre propre groupe ou blogue pour sensibiliser les gens et résister à la discrimination.

Que faire pour prévenir la discrimination?

Aujourd’hui, 1er mars, journée zéro discrimination. J’ai eu envie d’aborder ce sujet parce qu’il me touche et que je suis très souvent témoin, dans mon milieu de travail, de la présence de la discrimination. Si votre enfant en est victime, faites-lui bien comprendre que ce n’est pas sa faute et qu’il n’est pas seul. Il est important qu’il puisse parler à une personne de confiance de ce qu’il vit. Des moyens existent pour l’aider à traverser cette épreuve. En voici quelques-uns.

Voici les principaux types de discrimination

Le racisme

Le racisme, c’est quand quelqu’un est maltraité à cause de la couleur de sa peau ou de son origine. Nous savons que toutes les couleurs de peau ne sont pas traitées de la même façon dans notre société. Le racisme peut aussi être une forme de discrimination généralisée quand c’est tout un système qui essaie de rabaisser un groupe de personnes (c’est ce qu’on appelle le racisme systémique.) Il peut s’expliquer par l’échec collectif d’une société à fournir un environnement sûr et juste à certains groupes de personnes, en fonction de leur couleur de peau, de leur culture ou de leur origine ethnique.

Nous avons un devoir de mémoire, il faut se rappeler les erreurs du passé, comme l’esclavage. Par exemple, on constate que les personnes de couleur sont confrontées à des taux plus élevés d’incarcération ou d’intervention policière. Ce n’est pas parce qu’elles commettent plus de crimes, mais parce que le racisme existe. Ces groupes de personnes sont plus susceptibles d’être surveillés. Si la police les a davantage à l’oeil, les arrestations deviendront plus fréquentes. 

Si d’autres personnes influentes dans le système judiciaire, comme les juges et les avocats, pensent également qu’un groupe est plus problématique qu’un autre, les accusations peuvent être en hausse et les condamnations plus longues. Si une personne vient d’un milieu où il y a moins d’argent et/ou de soutien social, elle peut avoir plus de mal à obtenir une mise en liberté sous caution. Les médias jouent également un rôle parfois négatif. 

Le sexisme

Le sexisme discrimine et maltraite quelqu’un en raison de son sexe, de son genre ou de ce qui est perçu comme tel. L’égalité des sexes n’existe toujours pas. Même si la situation a beaucoup évolué, il reste encore du chemin à parcourir. Par conséquent, lorsque nous parlons de sexisme, nous voyons presque toujours ce type de discrimination se produire à l’égard des femmes.

Les filles et les femmes, partout dans le monde, devraient avoir la liberté

  • De vivre à l’abri des agressions sexuelles
  • D’avoir accès à la régulation des naissances
  • D’avoir le contrôle de leur corps à tout moment (y compris pendant la grossesse et les rapports sexuels)
  • De choisir l’avortement, l’adoption et l’éducation des enfants sans subir de pression ou de préjugés de la part des autres
  • Être rémunérées à travail égal
  • Être traitées avec respect et dignité à tout moment.

Il est primordial d’enseigner ce que signifie le consentement à nos enfants, garçons et filles.

Voici deux super vidéos à cet effet :

Ma tasse de thé
Le consentement expliqué aux enfants

L’homophobie

L’homophobie, c’est lorsqu’une personne est maltraitée en raison de son orientation sexuelle. Malheureusement, dans notre société, si une personne s’identifie comme homosexuelle, lesbienne, bisexuelle, transgenre ou bispirituelle, elle peut être victime de harcèlement et discrimination. 

Ce comportement découle généralement de la conviction qu’être gai est mal ou que, si quelqu’un le voulait vraiment, il pourrait changer et ne plus être gai. Ce n’est pas possible et, de toute façon, il n’y a rien de mal à être homosexuel! Les gens ont le droit de vivre comme ils le veulent, quelles que soient leurs préférences sexuelles, et ce sans être harcelés. L’homosexualité n’est pas une maladie et elle existe aussi chez les animaux.

La transphobie

La transphobie peut être définie comme la peur irrationnelle et/ou l’hostilité envers les personnes qui sont transgenres (trans), bispirituelles, non binaires ou qui ne correspondent pas aux normes de genre masculin/féminin.

La transphobie peut être systématique, par exemple le fait de devoir choisir entre des toilettes pour hommes ou pour femmes ou de cocher « homme ou femme » sur un formulaire de candidature, ou elle peut prendre la forme de harcèlement verbal et/ou de violence de la part d’individus.

Nous savons que le choix du sexe auquel nous nous identifions devrait être l’une de nos libertés fondamentales. Il nous appartient donc de nous informer sur les questions relatives aux transgenres et de travailler à la création de lieux sûrs et d’un monde plus juste pour tous.

Si votre enfant choisit de faire un changement de sexe je vous invite à en parler avec les responsables de son école. L’aide d’une sexologue scolaire sera utile pour en faire l’annonce et obtenir le soutien de tout le personnel de l’école.

La Grossophobie

La grossophobie, c’est quand quelqu’un est maltraité à cause de sa taille et son poids.

Si une personne est en surpoids, les choses peuvent être difficiles. En effet, les médias (télévision, magazines, films, publicités) diffusent de nombreux messages sur ce qu’est l’idéal corporel. Si quelqu’un ne correspond pas à cet idéal, il peut parfois se sentir très mal dans sa peau et avoir une image corporelle négative.

Le monde doit prendre conscience que la santé et la beauté se déclinent sous toutes les formes, tailles et couleurs ! Selon les études, le surpoids est une des principales raisons pourquoi les jeunes sont victimes d’intimidation dans nos écoles. 90 % des élèves disent avoir été témoins de comportements déplacés envers une personne en surpoids. Un jeune sur cinq qui présente un surpoids serait victime d’intimidation dans nos écoles.

Le Classisme

On parle de classisme lorsque quelqu’un est maltraité en raison de son statut social ou de ses moyens financiers. Nous savons que, dans notre société, les gens sont souvent pris dans l’engrenage de l’évaluation de leurs avoirs, de leurs vêtements ou du type de voiture qu’ils conduisent par exemple. Est-ce vraiment ce qui fait d’eux de bonnes personnes?

Pour ceux d’entre nous qui ont de l’argent, les choses peuvent être plus faciles. Ils n’auront pas à faire face aux défis que d’autres pourraient avoir à relever. Il est important, de prendre conscience de nos privilèges et d’en être reconnaissants, mais surtout être conscients que nous n’avons pas tous la même chance dans la vie. Pour ceux qui ont moins d’argent, les choses peuvent parfois être plus difficiles. Cela ne veut pas dire que nous ne réussirons pas, mais simplement que nous aurons peut-être plus de difficultés à y arriver. 

Dans nos écoles, nous avons de plus en plus d’enfants qui viennent de partout. Il faut éduquer nos élèves à l’importance de leur faire une place.

La bonne nouvelle est que ceux qui affrontent et surmontent les difficultés, développent une force qui les aidera tout au long de leur vie. Heureusement, la plupart des écoles secondaires imposent maintenant des uniformes, ce qui rend moins visibles les différences économiques des jeunes qui les fréquentent.

Il y a une super vidéo sur les inégalités des chances, je vous conseille de la regarder avec vos enfants, ça fait vraiment réfléchir.

L'Âgisme

L’âgisme, c’est quand quelqu’un est maltraité à cause de son âge. Par exemple et, sans vouloir généraliser, nous savons que, dans notre société, les adolescents et les personnes âgées peuvent parfois être moins respectés ou écoutés que les autres.

Ainsi, dans un magasin de proximité, être traité comme si vous alliez faire un vol à l’étalage simplement parce que vous êtes jeune, c’est de l’âgisme ! C’est essentiellement la croyance que les jeunes et/ou les personnes âgées ne peuvent pas contribuer à la société ou prendre de bonnes décisions simplement à cause de leur âge. Nous savons que c’est totalement faux, car n’importe qui, à n’importe quel âge, peut avoir de bonnes idées et prendre de bonnes décisions, surtout lorsqu’il dispose des bonnes informations!

La discrimination vient souvent de l’ignorance ou de la peur de la différence. Les humains ont tendance à se regrouper entre eux, ils aiment ce qu’ils connaissent et jugent ou craignent ce qui est différent d’eux. Pourtant d’un individu à l’autre, les composantes génétiques sont sensiblement les mêmes, peu importe d’où l’on vient, et nous allons tous à la toilette de la même façon peu importe qui nous sommes.

Les mots qui blessent

Les gens ne pensent souvent pas au pouvoir des mots ni à la souffrance qu’ils peuvent causer à quelqu’un. Par exemple, nous entendons souvent les gens dire la phrase « c’est tellement gai » pour décrire quelque chose de négatif. Si quelqu’un est gai et entend constamment qu’être gai n’est pas bon, il peut commencer à se sentir assez mal dans sa peau.

Le mot commençant par « N » pour décrire des personnes de couleur est maintenant un mot que nous ne devons plus utiliser par respect. Aussi, dire « c’est attardé » ou « ortho » pour les jeunes avec des difficultés scolaires ou un handicap c’est extrêmement blessant. Éduquons nos enfants à utiliser un langage respectueux. Tout ce qui sort de notre bouche ne peut malheureusement revenir en arrière et risque de laisser une blessure importante à la personne qui le reçoit.

Être différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même

Nous devons tous nous efforcer de rendre les choses aussi sûres et accueillantes que possible pour tout le monde, afin que les gens puissent être ouvertement ce qu’ils sont, sans avoir à faire face au harcèlement ou à se sentir mal dans leur peau. L’éducation zéro discrimination est la responsabilité de tous.  Encouragez aussi vos enfants à être comme ils sont. Tout le monde est unique et différent et c’est très bien ainsi.

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